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L’activité artistique de Noël Mérillon, né au Mans en 1622 dans une famille de maîtres maçons, doit certainement beaucoup aux liens familiaux de celui-ci avec le sculpteur René II Biardeau qui, avant 1632, avait épousé sa sœur aînée, Marguerite. Au cours de sa carrière, il se serait trouvé à la tête d’un atelier d’une certaine importance, auquel auraient collaboré un ou plusieurs de ses fils dont l’état de sculpteur de l’un, François, est attesté en 1709. L’artiste est mort au Mans en 1691.
Ses plus anciens travaux connus concernent le décor du maître-autel de Congé-sur-Orne, commandé en 1649. Des cinq statues d’origine, il n’en subsiste que trois dans le retable remonté vers 1876, une Vierge à l’Enfant, un Saint Joseph et un Saint Sébastien. Mérillon avait également sculpté dans le bois, et non modelé dans la terre, un grand Christ en croix qui est aujourd’hui fixé dans le mur méridional de la nef. Deux ans plus tard, il était sollicité par les Jésuites de La Flèche pour exécuter, dans la chapelle de leur collège, les figures colossales des Évangélistes et des Docteurs de l’Église, ainsi que les bustes de Henri IV et de Marie de Médicis pour les monuments destinés à recevoir les cœurs du couple royal. Toutes ces sculptures ont été détruites à la fin du XVIIIe siècle, alors que l’édifice accueillait les réunions d’un club révolutionnaire, à l’exception des Vertus cardinales qui encadrent les monuments, la Force et la Justice, la Prudence et la Tempérance, sans doute investies, pour la circonstance, de vertus républicaines.
À Congé-sur-Orne comme à La Flèche, les personnages sont enveloppés dans d’épais drapés dont le mouvement accentue des poses souvent théâtrales. Ces particularités ne sont pas sans évoquer la manière d’un Pierre Biardeau, telle qu’elle se manifeste, par exemple, dans l’attitude du Saint Jean et du Saint Jacques des célèbres Saints de la Barre, aux portes d’Angers, au point de suggérer l’hypothèse d’un apprentissage effectué par l’artiste auprès du maître angevin, ce qui aurait rien de surprenant, étant donné les liens étroits qui unissaient leurs deux familles.
D’autres œuvres, dans la Sarthe, peuvent être attribuées à Mérillon à cause des parentés qu’elles manifestent avec les sculptures de Congé et de La Flèche. À Beaumont-sur-Sarthe, c’est le cas de plusieurs statues, qui proviendraient de l’abbaye cistercienne de Perseigne, à Neufchâtel-en-Saosnois. Parmi celles-ci, une Assomption en ronde-bosse, dans la nef met en scène la Vierge entourée d’anges virevoltant, attestant une maîtrise remarquable. Dans le chœur, une Sainte Madeleine faisait probablement partie d’un groupe de la Mise au tombeau. Peuvent être également attribués à l’artiste une Vierge à l’Enfant à Cherré, deux Sainte Madeleine au Mans, l’une à Saint-Martin de Pontlieue et l’autre qui se trouve dans une niche dans la rue du Bouquet, une Vierge à l’Enfant, un Saint Jacques le Majeur et un Saint Jacques le Mineur dans la petite église de Congé-des-Guérets, à Vivoin, un Saint Jean-Baptiste et un Saint Sébastien à Rouez, ce dernier rappelant beaucoup les qualités expressives du Saint Sébastien de Congé-sur-Orne.